Le jour de la conception
Et oui, l’intimité de nos parents a quelque chose à voir avec la nôtre. Chaque instant vécu imprègne notre peau de fœtus. La conception, c’est d’abord une date importante dans notre grille de vie, dans notre mémoire, dans notre corps. Nos cellules s’en souviennent. Ce jour où nos parents ont fait l’amour 🥰. Il est possible que cette idée vous mette mal à l’aise ! Et je risque de vous embêter encore en vous demandant, vous êtes-vous déjà demandé comment était-ce ? Suis-je né d’un acte d’amour ? Ou d’un plan cul ? D’un viol ? Ou d’une éprouvette ? Que savez-vous de ce jour-là ? Où ai-je été conçu ? Où mes parents vivaient-ils ? À ce stade, nous ne sommes qu’un embryon. Mais nos cellules sont déjà dans la matière. En elles vont s’engrammer chaque instant de notre développement ainsi que toutes les émotions que nos parents ont vécues…. Ça en fait des choses pour un si petit embryon, n’est-ce pas ?
Le premier mois de grossesse
C’est parti, la vie est là avec toute son énergie créatrice. Durant 7 jours, l’embryon que nous sommes va effectuer un voyage pour se fixer. Puis les cellules se divisent et nous devenons un fœtus, lié à notre maman par le placenta, une autre partie de nous-même. Est-il possible qu’à ce moment-là, vous n’étiez pas seul ? Un jumeau ? En ce qui me concerne, c’est le cas, j’avais un jumeau in utero, qui est parti. Cela informe nos cellules d’un abandon, d’un rejet… Un deuil qu’il faudra faire. Mais comment faire si on ne le sait pas ? La mémoire cellulaire peut aider pour ça.
Le deuxième mois de grossesse
C’est le mois au cours duquel l’arbre cardiaque se construit, et la colonne vertébrale s’ébauche. En posant des dates précises sur les mois de grossesses de notre maman, nous pouvons comprendre que chaque événement vécu à ce moment-là pour elle aura un impact sur notre vie. Si notre maman pour X ou Y raison a dû fuir à ce moment-là, des années plus tard le corps pourra nous donner des problèmes cardiaques à la date d’anniversaire de notre deuxième mois, pour nous informer qu’il est temps de voir cela en face.
Le troisième mois de grossesse
Notre sexe devient visible. Notre appareil digestif se met en place. Le pancréas se forme. C’est lui qui intervient dans la fabrication de l’insuline. Cette étape est donc décisive. Dans ma famille, il y a beaucoup de cancer du pancréas, ou de l’appareil digestif. Il a dû se passer beaucoup de choses durant leur 3ᵉ mois de conception… Et vous savez quoi ? Depuis moins de deux ans, je souffre également de brûlures d’estomac et ma maman a été diagnostiqué d’un cancer estomac œsophage. Coïncidence ? Lors de sa grossesse, ma maman voulait plaire à mon papa, et donc faisait attention à son alimentation. Un peu trop. Ce qui aujourd’hui fait que dès que je vois de la nourriture, je me jette dessus, par peur d’en être privé. Ma maman a vécu beaucoup de colère envers mon papa de devoir se priver pour lui plaire, une colère inconsciente et surtout rejaillit sur moi. Il a fallu que je travaille sur mon corps, mes ressentis et ma colère à l’égard de mon père.
Le quatrième mois de grossesse
Tout le système rénal se met en place. Les défenses immunitaires se développent grâce au thymus, une glande toute particulière, qui va nous relier à notre maman. Ainsi, lorsque nous venons au monde, nous sommes en cohésion totale avec elle, non seulement au niveau des défenses immunitaires, mais aussi de l’inconscient. C’est aussi au cours de cette période que se forme la glande thyroïde. Ma maman est un retour de couche, sa maman ne savait pas qu’elle était enceinte avant son 4ᵉ mois de grossesse. Ma maman ne s’est jamais sentie à sa place, toujours malheureuse sans trop savoir pourquoi, elle savait qu’elle n’était pas désirée, mais elle n’avait jamais pris le temps de poser et de peser ces mots-là. Elle va devoir plonger dans la mémoire engrammée de ses cellules pour réparer et réinitialiser la souffrance de son corps. Elle pourra ensuite se permettre d’exister.
Le cinquième mois de grossesse
Les alvéoles des poumons se développent et les neurones du cerveau se mettent en place définitivement. Une amie à moi a des problèmes pulmonaires. Elle est suivie par une équipe médicale compétente, mais veut comprendre. En regardant sa grille de vie, on peut observer qu’au 5ᵉ mois de grossesse, sa maman a subi un choc émotionnel très intense, qui lui a « coupé le souffle ». Par ailleurs, mon amie est née juste après sa sœur qui a survécu malgré le cordon bloqué autour du cou, et sa petite sœur est née neuf mois après elle. Bref, elle a de quoi se sentir étouffée, vous ne pensez pas ?
Le sixième mois de grossesse
La respiration est en place. Si nous naissons à la fin du 6ᵉ mois, nous sommes peut-être viables. Mais il est bien entendu préférable que nous restions bien au chaud dans le ventre de notre maman et que nous nous fortifions peu à peu jusqu’au neuvième mois. À cette période, certaines femmes peuvent ressentir une certaine angoisse, surtout si des contractions se font sentir. C’est le cas de ma maman, qui a été hospitalisée à son 6ᵉ mois de grossesse, par ce que le col était ouvert. Elle a été hospitalisée durant 1 semaine, et mon papa travaillait beaucoup. Donc, elle était très seule, et pleurait beaucoup. L’année dernière, j’ai commencé à souffrir de crise d’angoisse répétée. J’ai réalisé, peu à peu, à quel point j’ai enregistré la peur de ma maman qui me disait sans cesse : surtout ne meurs pas, surtout ne meurs pas !
Le septième mois de grossesse
Nous sommes viables !!! Notre construction se poursuit et elle est précieuse. Grâce aux petits os de notre oreille interne, nous réagissons à la voix de nos parents. Nos réactions sont très variées et nous manifestons clairement notre anxiété ou contentement au passage de certains morceaux de musique par exemple. Grâce à cette oreille interne, nous saurons aussi être à l’écoute de nous-même. J’ai dansé durant pas mal d’années, et pourtant la musique ne m’apaise pas. Enfin si une chanteuse : Mylène Farmer. Ma mère en a écouté durant sa grossesse et encore après. Et c’étaient les seuls moments où je sentais ma maman se détendre.
Le huitième mois de grossesse
Dans ce huitième mois, une force de vie nous pousse à nous retourner. À mettre la tête en bas pour naître. Ce moment est effrayant pour nous bébé, c’est le moment où nous allons commencer à ressentir. On doit dire oui à cette force qui nous dépasse. Certains d’entre nous choisissent de ne pas se retourner, et de ne pas prendre seul la difficile décision de naître. Autrefois, les enfants se présentant par le siège mettaient leur vie en danger, ainsi que celle de leur maman. Aujourd’hui, la médecine peut aider, mais le message reste le même : j’ai peur de venir au monde. Dans toutes les étapes de leur vie où ils doivent se retourner pour affronter un changement, cela va se vérifier dans la grille. Pour ma part, je me suis retournée toute seule, mais une fois que cela était fait, ma maman a été menacée par le papa de ma demi-sœur, et a vécu beaucoup de stress, beaucoup de peur. À chaque événement où je dois changer de cap, je suis remplie de stress et d’angoisse, même si je prends la décision, et que je suis sûre de moi. Mon corps ne cesse d’angoisser. À ce jour, les angoisses sont beaucoup moins fortes, car j’ai mis la lumière dessus.
Le neuvième mois de grossesse
Et voilà ! C’est la fin du voyage et le début d’un autre. Il va falloir passer dans cet au-delà du terrestre, en ressentir à la fois les premières douleurs et toute la magie. Cette arrivée sur la terre peut se dérouler plus ou moins bien. Si l’accouchement a dû être déclenché, le bébé n’a pas eu le temps de se préparer et tout va un peu trop vite pour lui. Si une césarienne est nécessaire, il lui manquera une partie du voyage et son arrivée se fera brutalement. Il sera arraché du ventre de sa mère et toute séparation aura plus tard le goût de l’attachement. Lorsque les contractions se font sentir, nous fœtus ressentons comme un massage. Un massage de 35kg sur notre petit corps de 3kg nous n’avons pas d’autres choix que de sortir. Ces moments font terriblement peur car ils sont inconnus. Mais le fait de se remémorer ces instants, et de poser des mots sur eux permet d’apaiser ensuite la souffrance s’il y a eu des événements mal vécus. Nous allons respirer pour la première fois et nous allons nous mettre à pleurer. Les médecins vont vérifier notre fonctionnement mécanique. Ils diront tout va bien. Ils ne regarderont pas l’état d’esprit de la maman, et c’est dommage. Toutes les émotions que la maman ressent, ne nous échappent pas. Nous mémorisons à jamais ces instants.
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