Syndrome du jumeau perdu
Et si vous souffriez du syndrome du jumeau perdu ?
Je suis en pleine séance de constellations familiales individuelle, et le thérapeute me demande à quelle place je me situe dans la fratrie.
Je sais que ma maman a vécu un avortement avant ma sœur, puis m’a eue. Je réponds donc immédiatement 3ᵉ. Et pourtant ce dernier émet un doute et me propose de vérifier.
Il prend 3 feuilles et écrit 3 sur l’une, 4 sur l’autre et 5 sur la dernière. Il les dispose devant moi, et me demande de me centrer, puis de me poser pieds joints sur celle portant le numéro 3.
Je m’exécute et je ressens instantanément deux mains qui m’attrapent par les hanches et veulent me tirer vers l’arrière. Je décris mes sensations à mon thérapeute. Il me propose ensuite d’essayer la feuille où est inscrit le chiffre 4. Je me sens incroyablement droite, je n’ai aucune douleur, aucune sensation si ce n’est celle d’être à ma juste place. Par acquit de conscience, il me propose d’aller sur la feuille où le chiffre 5 est inscrit. Immédiatement, les deux mains reviennent me tirer vers l’arrière.
Incroyable, je suis donc 4ᵉ et non 3ᵉ comme je l’ai toujours pensé.
Les semaines s’écoulent et je ressens d’ores et déjà une différence dans ma manière de me positionner face aux autres, de prendre une place qui répond plus à mes besoins.
Lors d’une méditation, je me connecte à ce frère, cette sœur… Non ce frère, je le sais, mon corps me le dit. D’ailleurs ma mère avait le sentiment que j’étais un garçon lorsqu’elle est tombée enceinte. Elle avait même prévu de m’appeler Wilfried.
Puis la vie commence à me mettre des signes de doubles, de jumeaux… Jusqu’au jour où je tombe sur le livre d’Alexia Gilbert « entremêlé ». Le titre m’appelle et je l’achète immédiatement. Je ne savais pas de quoi il parlait jusqu’à ce que je le lise.
Et là toute ma vie vient de prendre un sens, toutes les dernières questions qui restaient sans réponse, toutes les émotions si intenses… Je réfléchis et je retrouve un message de ma maman qui me dit avoir eu des saignements à 2-3 mois de grossesse. Cela correspond.
Mon corps sait, j’avais un jumeau, non j’ai un jumeau. Il est présent à côté de moi, je le sens en permanence, je sens surtout son manque.
Depuis quelques années, avec le développement des échographies dès le début de la grossesse, le nombre de jumeaux diagnostiqués a augmenté. Cela a malheureusement conduit à mettre en lumière le « syndrome du jumeau perdu ».
On parle de syndrome du jumeau perdu lorsque l’un des deux fœtus disparaît de l’utérus lors de la grossesse. L’un des deux fétus est avorté spontanément, en général au cours du premier trimestre. Dans certains cas, la mère n’en a pas connaissance, Dans d’autres cas, la mère ressent des symptômes faisant penser à une fausse couche.
Les scientifiques ont confirmé que le nombre de jumeaux conçus dépasse largement le nombre de jumeaux qui naissent finalement. Certaines estimations indiquent qu’une personne sur 8 avait un jumeau dans le ventre de leur mère, alors que seulement 1 sur 70 ont finalement un frère jumeau ou une sœur jumelle à la naissance. Vous imaginez le nombre de personnes qui sont actuellement en souffrance sans savoir réellement ce qui se passe ?
Dans la plupart des cas, si cela se produit lors du premier trimestre, il n’y a pas de conséquence physique sur le jumeau survivant. La grossesse se poursuit généralement sans problème et est suivie d’un accouchement normal. Alors pourquoi penser qu’il s’est passé quelque chose ?
Cependant, cela va causer d’autre problème de type psychologique et émotionnel. Les personnes qui ont été « amputées » d’un jumeau disent se sentir seules, incomplètes. Et croyez-moi, c’est un euphémisme.
Voici une liste non exhaustive qui peut vous mettre la puce à l’oreille :
- Le sentiment de manque, d’incomplétude, avec le besoin de « retrouver » le jumeau perdu en vivant une relation exclusive.
- La peur d’être abandonné et une hypersensibilité aux séparations et aux deuils. La difficulté à se séparer de ses affaires (qui sont éventuellement achetées en double).
- Un sentiment de culpabilité, l’autosabotage où l’on s’interdit de réussir.
- Une tendance à être très sensible, silencieux, en retrait, à s’isoler et à se sentir incompris.
- Un rapport problématique avec la nourriture (anorexie ou boulimie).
- Des difficultés à faire des choix.
- Des tendances à la dépression.
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